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Le travail des Itinérants se poursuit avec l’homme d’affaires et philanthrope Andreï Filatov. Comment l’art russe de l’époque soviétique a-t-il fini par voyager à travers le monde sur les bouteilles d’un grand cru de Bordeaux ?

Par Vassily Raskov, Bacchademia

Ilia Répine, une star d’Instagram
Lorsqu’une bouteille de vin apparaît dans les Stories d’Instagram de David Beckham avec la légende « Merci pour l’excellent vin », 60 millions de personnes prêtent attention, sauvegardent l’étiquette dans les favoris et commencent à saliver. Certains vont googler le nom. Cependant, ce qu’ils trouveront sur Google ne sera pas le vin mais la « Manifestation du 17 octobre 1905 », un tableau d’Ilia Répine. À ce stade, beaucoup de gens jetteront l’éponge, mais un certain nombre de fans de foot, par pure obstination ou à la suite d’une procrastination productive, iront plus loin et découvriront que Répine était un brillant peintre russe, et qu’en 1905 le tsar Nicolas II a accordé aux peuples de l’Empire russe la première Constitution. Certains vont même essayer d’aller au fond des choses, lire un article de Vassily Rozanov et découvrir que :

« Sans s’en rendre compte, Répine a peint « la fête de la Révolution russe », son carnaval plein de folie, de couleur et de bonheur… <…> Oui, notre Répine est un grand observateur de l’être humain. Ses peintures sont à la fois un opéra magnifique et une « enquête secrète » sur tout ce qui était et est en Russie. »

Il n’y aura cependant que quelques-uns de ces esprits curieux. Le lecteur ordinaire tombera aussitôt sur la bavure monstrueuse publiée dans le Daily Mail, déclarant que Beckham a apprécié une bouteille de 1905, estimée à 2 715 livres. Naturellement, les chiffres sont de la pure fiction. Cependant, ce qui restera dans l’esprit du lecteur, c’est que Beckham a bu un vin terriblement exclusif, associé d’une manière ou d’une autre à l’art russe. Mais comment peut-on se faire mentionner dans le fil Instagram de David Beckham ? On ne peut plus vraiment séduire des célébrités avec des caisses de Petrus et Cristal.

Il suffit de suivre sa passion et de ne pas avoir peur de choquer ou de paraître ridicule. Et c’est exactement l’attitude d’Andreï Filatov, entrepreneur russe, collectionneur et philanthrope. Il est passionné à la fois par le vin français (plus précisément par celui de la rive droite de Bordeaux) et l’art russe de l’époque soviétique. Le fruit de ces passions est le Château La Grâce Dieu des Prieurs, un petit domaine viticole de Saint-Émilion Grand Cru, qui produit environ 30 000 bouteilles de vin avec douze étiquettes différentes chaque année. Les étiquettes sont décorées avec des reproductions d’œuvres de la collection de la Fondation Art Russe, fondée par Filatov en 2012.

« Mon objectif principal est de promouvoir l’art russe, en particulier l’art de la période soviétique. L’Union soviétique était un immense empire dont les réalisations ne se limitaient pas à envoyer des gens dans l’espace et à maîtriser l’atome. Le pays était aussi créatif. Il y avait de la musique, il y avait du ballet, mais il y avait aussi la peinture et la sculpture, qui restent relativement inconnues en dehors de la Russie. Avec l’aide du vin français, nous allons corriger cela. »

 

Un mariage primordial
L’idée d’entourer le vin et la consommation de vin avec de l’art a émergé à peu près au même moment où la vinification et l’envie de créativité artistique sont nées. Les kylix, kantharos, skyphos et rhytons, dont les Grecs buvaient du vin, sont des œuvres d’art décorées de scènes mythiques. Pièces d’exposition aujourd’hui, ils participaient directement aux rituels de libation et offrandes de l’époque. Gobelets médiévaux en argent parsemés de pierres précieuses, coupes en malachite et pierre azur, celles en cornes de rhinocéros ou en défenses de narval, ou en verre vénitien, anglais ou bohème – tous ont été conçus pour plaire à la main et à l’œil, mettre en valeur le statut social et, finalement, rehausser le plaisir de boire du vin. L’Art nouveau a donné lieu à la dernière poussée de l’artisanat artistique au service du vin, après quoi l’ère des réceptacles fonctionnels a commencé. Aujourd’hui, nous tourbillonnons gracieusement le vin autour d’un verre sans motif à paroi mince, pour obtenir un arôme maximal. L’art n’a cependant pas perdu de terrain – il a simplement migré vers les étiquettes et les caves.

L’Étiquette comme une toile
L’art a envahi les étiquettes de vin presque simultanément avec l’émergence du « mis en bouteilles au château ». Philip Rothschild a lancé cette aventure en 1924. Il a remis en cause la tradition séculaire selon laquelle les marchands embouteillaient le vin dans les points de vente. Rothschild a décidé d’embouteiller lui-même toute sa récolte et, pour générer le buzz, a engagé le cubiste Jean Carlu pour créer une étiquette avant-gardiste. La Grande Dépression et la Seconde Guerre mondiale ont mis le projet de côté pendant 20 ans, mais de 1945 à ce jour, les Rothschild ont continué à engager des artistes contemporains pour créer des étiquettes pour chaque nouveau millésime. Salvador Dali, Joan Miro, Vassily Kandinsky, Marc Chagall, Pablo Picasso, Balthus, Andy Warhol, Ilya Kabakov, Jeff Koons, Anish Kapoor – la liste est très impressionnante.

Le baron a eu de nombreux adeptes. Bodegas Altanza de Rioja s’est mis à décorer ses bouteilles grande réserve avec des chefs-d’œuvre de l’art espagnol, en versant des sommes considérables aux ayants droit. Miro et Picasso ont repris leurs crayons et pinceaux pour Kenwood, une cave californienne. André Masson et Roy Lichtenstein ont créé des étiquettes pour le Champagne Taittinger. Günter Grass et Hundertwasser ont dédicacé les bouteilles de Casanuova di Nittardi Vigna Doghessa. Conclusion : les vignerons ont invité les artistes à renforcer le côté esthétique et attirer l’attention sur leurs vins.

Cependant, l’achat d’un château dans la zone de Saint-Émilion Grand Cru pour attirer l’attention sur l’art d’une certaine période est quelque chose qui n’a jamais été fait auparavant. L’idée apparaît plus comme un hommage au mouvement artistique des Itinérants, plutôt qu’une idée commerciale parasitant l’art. Le catalogue de l’exposition parcourt le monde dans des coffrets à vin, « passe en contrebande » pour atterrir sur des tables de l’élite financière mondiale et apparaît dans les fils Instagram de célébrités. Les bouteilles du Château La Grâce Dieu des Prieurs sont certainement instagrammables. Lénine au sommet d’un véhicule blindé, avec une légende « Saint-Emilion Grand Cru », évoque des sentiments plus forts et plus controversés qu’un nu féminin sur une étiquette de Mouton.

Cave d’art
La transformation de la cave à vin en espace d’exposition est une tendance du 21ème siècle, suivie par les plus prestigieux domaines viticoles bordelais, maisons de Champagne, les meilleurs domaines viticoles de Toscane et Lombardie, Californie et Rioja. Il suffit de mentionner Castello di Ama Chianti Classico ou la cave Vranken-Pommery à Reims. Tonneaux, cuves et pupitres coexistent avec des œuvres d’artistes contemporains d’exception. Des bâtiments organiquement plantés dans le paysage ou, au contraire, se démarquant comme des objets extraterrestres, sont entrés dans les annales de l’architecture contemporaine. Des sommités telles que Frank Gehry (Marques de Riscal), Norman Foster (Bodegas Portia), Santiago Calatrava (Bodegas Ysios), Zaha Hadid (R. Lopez de Heredia), Smiljan Radic (Vik), Christian de Portzamparc (Château Cheval Blanc) y ont tous contribué.

Filatov n’a pas pu résister à la tentation non plus. Peu de temps après avoir acquis le Château La Grâce Dieu des Prieurs en 2013, il a engagé le célèbre architecte Jean Nouvel, lauréat du prix Pritzker et concepteur du Nouveau musée du Louvre à Abu Dhabi et de l’Institut du monde arabe à Paris. Après avoir recueilli les informations techniques sur le nombre et le volume des cuves et des fûts, Nouvel a conçu quelque chose qui ressemble à un silo de vaisseau spatial à plusieurs niveaux. Il n’y avait qu’un seul problème – toute la région de Saint-Emilion est un site du patrimoine culturel protégé par l’UNESCO. Filatov a dû demander la permission de construire au siège parisien de l’UNESCO, promettant que le paysage historique avec les bâtiments existants resterait intact. « Pour l’art, les frontières sont perméables. Pendant des siècles, la Russie et la France se sont mutuellement influencées dans les domaines de l’architecture, de la littérature et du vin. Grâce à Alexandre II, la célèbre cuvée de prestige a vu le jour dans la région de Champagne. Une bouteille de Cristal transparente à fond plat nous rappelle encore que le tsar craignait une bombe dissimulée dans une bouteille de vin. »

Allons-y !
Au moment où le premier millésime du Château La Grâce Dieu des Prieurs modernisé (2014) avait mûri, la nouvelle cave spatiale était prête. Elle est devenu le foyer d’une image psychédélique de Gagarine – une reproduction de la peinture aux couleurs vives de Gankevich, qui se reflète désormais de manière fantastique sur des cylindres brillants disposés en cercle. Ceci est la salle de fermentation. La taille et le nombre de cuves correspondent exactement à la superficie du vignoble d’environ 9 hectares. Aucune expansion n’est prévue. Un niveau plus bas est la cave à fûts avec contrôle de la température et de l’humidité, conçue pour contenir trois millésimes à la fois, dont deux vieillissant en fûts et un terminant la maturation en bouteilles. Le château ne produit qu’un seul vin. Un seul type de fûts se trouve dans la cave, ce qui est inhabituel pour Bordeaux, où il est de coutume d’utiliser les services d’une dizaine de tonneliers différents. Le fût utilisé ici est Radoux Blend, qui présente la structure de pores de bois la plus fine et assure un processus de vieillissement exceptionnellement doux.

« Je veux simplement créer le meilleur vin du monde. Pourquoi viser plus bas ? Nos vignobles sont juste à côté de ceux du Château Cheval Blanc. Tout ce que nous devons faire, c’est réaliser le potentiel existant. » La réalisation de ce potentiel se poursuit sous la houlette de l’œnologue consultant Louis Mitjavile, fils de François Mitjavile, héritier de l’emblématique Château Tertre Roteboeuf à Saint-Émilion. La philosophie des Mitjaviles est unique à Bordeaux, où l’on pense généralement que les éléments structurels des vins fins sont plus importants que les arômes éphémères et en constante évolution. La profondeur des millésimes du Tertre Roteboeuf datant du début des années 80 prouve qu’un autre type de vin de Bordeaux, avec un équilibre basé sur la concentration du raisin et la texture douce, est également capable d’un développement à long terme. Selon Mitjavile, si les tanins sont mûrs et onctueux, le vin est perçu comme plus frais même s’il ne présente pas un fort profil d’acidité. Selon lui, le potentiel de développement de ces vins n’est en rien inférieur à celui des classiques.

Le style sur lequel Filatov s’appuie se résume en trois mots – opulence, fraîcheur et profondeur. Une fois la philosophie définie, il devient clair ce qui doit être fait dans le vignoble. Louis Mitjavile est progressivement passé de la taille Guyot, traditionnellement utilisée à Bordeaux, à la taille Cordon avec des troncs horizontaux permanents. Avec le Guyot, seule la tige reste constante, et les pousses de l’année précédente sont conservées pour la fructification chaque année. D’après l’expérience de Mitjavile, alors que ce type de taille donne des rendements abondants, les grappes mûrissent de manière inégale. Le Cordon permet de contrôler le rendement dès le stade de formation des baies. Mitjavile n’est pas un adepte de la récolte verte et considère que le concept est défectueux. Une maturation homogène de toutes les grappes tout au long de la saison permet de retarder autant que possible la vendange en automne, pour une maturité maximale des tanins sans perte de fraîcheur aromatique. La deuxième innovation de Mitjavile dans le vignoble est la couronne haute, offrant une photosynthèse plus intense. Cette innovation vise le même objectif – atteindre la maturité physiologique maximale des raisins et, par conséquent, la qualité de la texture.

Les Millésimes
Les millésimes du Château La Grace Dieu des Prieurs de l’ère précédente sont toujours disponibles sur le marché, et ils commencent tout juste de s’arrondir. C’est un bon produit vielle école ascétique. Le premier millésime de Mitjavile est celui de 2014 – son nouveau concept de maturité du raisin est déjà à l’œuvre ici, mais le vignoble lui-même n’est pas encore transformé. De plus, l’année a été modérément fraîche et pluvieuse. Le vin est élégant et aromatique mais manque de plénitude et de texture veloutée visées par le château. Les étiquettes 2014 sont décorées de reproductions de classiques facilement reconnaissables du XIXe siècle, plutôt que d’art peu connu de l’ère soviétique. La première « série de test » comprend des œuvres de Vasnetsov, Répine, Roerich, Vrubel et Serov.

Le premier millésime conceptuel du château modernisé est celui de 2015, une année exceptionnelle à Bordeaux, à égalité avec 2010 et 2009. Une saveur du raisin explosive, des épices enchanteresses, un corps juteux, fluide et velouté. Les étiquettes de ce millésime sont décorées d’incontournables de l’art soviétique, de maîtres peintres qui ont survécu à la Seconde Guerre mondiale, à l’effondrement de l’Union, aux années 90 folles, aux années zéros tumultueuses, et qui sont toujours en vie et continuent de créer aujourd’hui. Les frères Tkachev, dont l’art est rempli de soleil et d’air croustillant au point de rendre même Bordeaux jaloux, sont entrés dans la collection 2015 avec leur peinture « Le Matin » (1965). Serguei Tkachev a 97 ans, Alexeï Tkachev en a 94.

Le millésime 2016, encore une année exceptionnelle à Bordeaux, a été mis en bouteille et vieillit actuellement dans sa capsule spatiale. 2017, l’année du centenaire de la révolution russe, n’a pas vu de vendange – un gel a mordu le vignoble après la floraison, laissant le château sans une seule baie. La vigne est restée stérile pendant toute la saison. Les millésimes 2018 et 2019 vieillissent actuellement en fûts Radoux Blend.

La Collection 2015
« Je veux que les gens refusent de jeter la bouteille après avoir fini leur vin. Même vide, elle attire l’attention. » La forme de cette bouteille, épaisse et large d’épaules, est inhabituelle pour Bordeaux. En cela aussi, Filatov a cherché à se démarquer. Il a parcouru la collection très diverse de bouteilles anciennes de Bordeaux de tous âges et a trouvé exactement ce qu’il cherchait : un flacon assurant la meilleure visibilité possible à ses étiquettes.

En plus du portrait grandiose de la société russe à la veille de la Révolution de 1905 de Répine, et d’une pastorale sereine et ensoleillée des frères Tkachev, dix autres chefs-d’œuvre de l’art russe ornent les bouteilles de la collection Art Russe 2015.

En ordre chronologique, le premier est « Le Bal masqué à Paris » de Constantin Korovine, qui était sous une grande influence des impressionnistes français. Ce n’est pas seulement un clin d’œil à l’art français, mais aussi un rappel que de nombreux artistes russes de la période soviétique ont vécu et crée à l’étranger.

« La Faucille et le marteau » de Gueli Korzhev est probablement l’œuvre d’art avec le potentiel viral le plus puissant sur les réseaux sociaux. L’artiste est revenu sur le sujet à plusieurs reprises, y compris dans la période post-soviétique, soit en plaçant les symboles de l’ère soviétique dans des scènes de vie ordinaire, soit au contraire en soulignant leur pouvoir puissant.

L’année 2015 a également vu le retour sur les étiquettes de Roerich avec ses motifs chrétiens. Avec sa penture « Et nous continuons à pêcher » (1922), l’artiste dépasse le sujet de la naissance et la mort des empires, et aborde des questions plus importantes.

La série comprend également « La Ballade des partisans » (1969) de Maï Dantsig, basé sur « Le Patronage de la femme romaine » de Rubens (1612), qui à son tour met en scène un sujet antique. La jeune fille qui allaite le vieil homme, est représentée dans l’une des fresques de Pompéi qui subsistent. Dans la peinture ostracisée de Dantsig, qui n’a jamais été exposée pendant la période soviétique, « la terre biélorusse nourrit les partisans ».

« La Mère de Dieu » (1912) de Petrov-Vodkin étend doucement ses paumes au-dessus des horreurs de ce monde. C’est une bouteille-amulette. Même lorsqu’il est vide, peu de gens oseront l’envoyer à la poubelle. « La Route du Temple » (2013) de Piotr Ossovsky, décédé en 2015 à l’âge de 91 ans, pendant la période de la véraison à Saint-Émilion, s’attardera sans doute également sur les étagères des consommateurs.

La collection 2015 comprend également des œuvres de représentants des courants artistiques dominants de l’Union soviétique. Par exemple, la peinture « Le Marché kolkhozien » (1937) de Fedot Sitchkov qui, évitant le hachoir à viande des répressions, a préféré se concentrer sur une soirée violette avec une scène de flirt rural innocent. Ou « La Lettre du front » (1947) d’Alexandre Laktionov, une peinture qui a provoqué une explosion de joie parmi le public et a reçu l’approbation du chef du parti.

Il y a aussi « La Nature morte aux pivoines » (1931) d’Alexandre Guerassimov. Favorisé par les autorités, lauréat de quatre prix Staline, il était l’un des principaux représentants du réalisme socialiste, qui a façonné plusieurs générations d’artistes soviétiques. Ses fleurs ne sont pas des pivoines, mais les limites du permis. Les pivoines sont contrastées par le style austère de Viktor Popkov, avec son « Reflet dans la fenêtre. Autoportrait » (1963). Une nuit bleue, l’envie d’air frais et un oiseau en cage, symbolisant l’âme.

Enfin, la collection Art Russe 2015 comprend « L’Alerte » (1980) de Mai Dantsig, un artiste soviéto-biélorusse exceptionnel, décédé à l’âge de 87 ans, alors que le millésime 2015 finissait son élevage en barriques. Le tableau représente une « salle léniniste » abandonnée à la hâte, une partie perdue sur l’échiquier, un buste imperturbable du leader, une lettre inachevée et un numéro de Pravda perturbé par un courant d’air.

En Pointe
Une sculpture de la plus célèbre ballerine russe Galina Ulanova se distingue dans la collection d’étiquettes Art Russe 2016. Il s’agit de la première sculpture figurant parmi des peintures. C’est également la première étiquette réunissant l’art, la musique et le ballet. Ulanova est représentée ici dans son rôle dans « Le Lac des cygnes » de Tchaïkovski. La sculpture est d’Elena Yanson-Manizer (1890-1971). Certaines de ses miniatures ont ensuite été coulées en bronze. Une copie agrandie d’Ulanova dans le rôle d’Odette se trouve devant le Musée de la danse à Stockholm.

Deux artistes en particulier ont été mis en valeur sur les étiquettes du Château La Grâce Dieu des Prieurs 2016 : Nicholas Fechine avec ses peintures « Nu », « Thé à Santa Monica », « Les Amis » et un portrait du graveur William J. Wats, et Gueli Korzhev avec ses œuvres énergiques « La Blanchisseuse », « Le Refugié » et « Le Retour ». Le courant dominant artistique de l’époque est à nouveau représenté avec une nature morte par Alexandre Guerassimov. La collection comprend également « La Récolte » de Viktor Ivanov, « Les paysans » de Gavriil Gorelov, et « L’arrêt de bus » d’Alexeï Gritsai.

La fondation d’art d’Andreï Filatov est en constante évolution. Son taux d’acquisition cible est d’environ 12 toiles par an via des maisons de ventes aux enchères et des collections privées. Il n’est pas impossible que nous assistions au début de la performance la plus spectaculaire de l’art russe de la période soviétique. Et c’est nous, les Russes, qui en bénéficions avant tout, car cela nous permet de repenser et d’accepter cette période.

Andreï Filatov
Homme d’affaires russe, 93e place (2019) dans la liste des 100 Russes les plus aisés de Forbes, avec une richesse estimée à 1,1 milliard de dollars américains. Un des actif principaux de Filatov est l’opérateur de transport ferroviaire Globaltrans. En 2012, Filatov a organisé le match de championnat du monde entre Boris Gelfand et Viswanathan Anand, offrant un prix de 2,55 millions de dollars. En 2014, il a ouvert le Musée des échecs dans un manoir du boulevard Gogolevski à Moscou. La même année, il a été élu président de la Fédération russe d’échecs et vice-président de la FIDE. Depuis 2016, Filatov est capitaine et entraîneur-chef de l’équipe nationale d’échecs russe. En 2019, sous sa direction, l’équipe masculine d’échecs a récupéré le titre de champion du monde. Depuis 2012, Filatov collectionne l’art russe des XIXe et XXe siècles.

La Fondation Art Russe
La Fondation Art Russe a été fondée par Andreï Filatov en 2012 dans le but de promouvoir l’art russe créé dans la période de 1917 à 1991. Le domaine d’intérêt de la Fondation s’est par la suite étendu aux périodes pré-soviétique et post-soviétique. Bloomberg estime la valeur de la collection Art Russe de plus de 400 œuvres à 0,5 milliard de dollars américains. La Fondation possède la plus grande collection d’œuvres de Nicholas Fechine, Viktor Popkov et Maï Dantsig. Le lieu d’exposition permanent est la Galerie d’art russe à Beaulieu (GB).

La Collection des vins Art Russe est disponible dans les établissements suivants : 
Le Yacht Club de Monaco
La Boutique Maybach Icons of Luxury Velten Zein Exklusiv, le Circuit du Nürburgring, Allemagne
Le Restaurant La Petite Maison par Nicole Rubi, Nice
Les restaurants de Yannick Alléno à Paris, Marrakech, Taipei, Dubaï et Pékin
Le Restaurant 1947, Courchevel
Les restaurants de l’Hôtel Le Palace Les Airelles 5*, Courchevel
Le Restaurant de l’Hôtel Le Lana 5*, Courchevel
Le Restaurant de l’Hôtel Le Chalet de Courchevel 5*, Courchevel
Le Restaurant de l’Hôtel Le Palace Le Barrière des Neiges 5*, Courchevel
Le Restaurant Le Tremplin de Courchevel, Courchevel
Le Restaurant Joël Robuchon à l’Hôtel Métropole, Monte Carlo
Le Restaurant Le Jardin des Plumes, Giverny
Le Restaurant Le Pavillon Ledoyen, Paris
Le Restaurant des Rois à l’Hôtel La Réserve de Beaulieu, Beaulieu-sur-Mer
Le Restaurant du Grand Hôtel Cala Rossa, Porto-Vecchio

Avis d’experts

« J’ai été conquis par la qualité et la beauté du millésime 2015. L’art russe sur les étiquettes et la forme ancienne de la bouteille sont également merveilleux, car ils attirent l’attention des clients russes qui fréquentent notre hôtel. »

– Frédéric Woelfflé, Chef Sommelier, Le Restaurant Joël Robuchon à l’Hôtel Métropole

« Il a été fascinant de suivre l’évolution des millésimes 2014, 2015 et 2016 de la Collection Art Russe. Aujourd’hui, le millésime 2015 est peut-être le plus intéressant des trois, car il offre le meilleur équilibre entre l’intensité du raisin et la puissance. Il sera intéressant de voir comment les trois millésimes continueront d’évoluer. Le projet Art Russe aura un attrait multidimensionnel pour ceux qui apprécient la haute cuisine, les vins fins et l’art. »

– Marc Almert, Meilleur Sommelier du Monde 2019

« Tous les vins Art Russe sont merveilleux. Malgré son jeune âge, j’ai particulièrement apprécié le millésime 2016. Alors que le millésime 2014 est plus prêt aujourd’hui, le raisin est plus expressif et le bois est mieux intégré dans le millésime 2016 – ce vin est plus intense. Il a besoin de plus de temps, mais c’est un grand vin convaincant. L’art et le vin vont souvent de pair. Et j’aime la forme de la bouteille. Elle n’est probablement pas facile à stocker, car toutes les autres bouteilles ont une forme différente. Mais c’est le sommelier en moi qui parle : « Comment vais-je stocker cette bouteille ? Néanmoins, elle est belle ! »

– Andres Rosberg, président de l’ASI