Nikolaï Fechine

‘La fille de Taos aux tournesols’ (1930, huile sur toile, 76,2 × 51,1 cm) ornant l’une des étiquettes de Château La Grâce Dieu des Prieurs, Saint-Émilion Grand Cru, Collection Art Russe 2018, a été peinte par Nikolaï Fechine trois ans après son installation à Taos, dans le nord de l’État américain du Nouveau-Mexique.

Dans son catalogue ‘Nikolaï Fechine’ (2012), Galina Toulouzakova écrit : «  À Taos, tout s’est concentré comme dans le focus : la grandeur de la nature, la situation culturelle inhabituelle mêlant les traditions des Indiens, des Espagnols, des Mexicains, des Européens et des Américains proprement dits, la tranquillité somnolente d’une petite ville de province – presque un village à l’époque, et l’ambiance créative d’une colonie d’art florissante, l’une des plus célèbres des États-Unis. Tout cela a touché une corde sensible chez lui. Kazan, ville provinciale à laquelle la vie de Fechine en Russie était liée, présentait également un mélange ethnique. Fechine, qui, enfant, passait chaque été à la campagne, a conservé pour toujours son envie de représenter des gens ordinaires. D’autre part, grâce à ses études à Saint-Pétersbourg, il s’est retrouvé parmi l’élite artistique et a toujours été attiré par les créatifs. ‘Les gens de la terre’ et ‘Les gens de la culture’ étaient les deux principes qui constituaient sa propre essence et qui seraient les thèmes principaux de sa création à Taos.’

La fille de Taos qui pose pour l’artiste, avec un bouquet de tournesols à ses côtés, a l’air alarmée et inquiète, comme si elle cherchait à se protéger du monde qui l’entoure. Maître du portrait psychologique et merveilleux coloriste, Fechine construit son œuvre sur le contraste des pétales de tournesol victorieusement ensoleillés, la fraîcheur du mur blanchi à la chaux, et la peau bronzée de la jeune fille, dont la chaleur est soulignée par la robe rouge à la cape noir charbon. Ce portrait de fille de Taos fait partie d’une magnifique série de portraits de peuples autochtones des États-Unis, créée par Fechine, qui a trouvé l’inspiration dans des couleurs et des visages inhabituels d’un continent qu’il découvrait.